Page:Goncourt - Journal, t3, 1888.djvu/95

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gre… aceto, je me rappelle… Des bêtises, quoi !

Voilà les scepticismes et les ironies, avec lesquels on sort aujourd’hui du collège… eh ! mon Dieu, cela fera peut-être, un jour, de la vérité et de la philosophie de l’histoire.

— Les bâtards de gentilshommes et d’abbés qui vivent encore en province, sont tous braconniers. Il semble qu’ils aient hérité d’un sang de chasseur et de goûts de grands seigneurs.

— Autrefois la province ne lisait pas, et n’avait nulle opinion sur les faiseurs de livres et sur les livres.

Aujourd’hui elle ne lit pas plus, mais elle a des opinions littéraires, prises dans le bas des petits journaux. Un déplorable progrès !

— Inquiétante silhouette, sur le crépuscule, à l’horizon d’un champ, que cet homme dressé, les deux mains et le menton sur un grand bâton, immobile et contemplateur, dans le temps sans heures et le commencement du songe des choses.

Ce paysan solitaire grandit pour moi et menace dans le ciel. Je vois derrière le berger, le pasteur et le sorcier, l’espion de l’étoile et le jeteur de sorts, une espèce de voleur diabolique des secrets de la nuit, l’évocateur des forces méchantes et noires de la na-