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Ce qu’il y a d’amusant, c’est que ce « Pain du péché », ce pain mortel à tous ceux qui en mangent, ce pain ennuyeusement symbolique, que moi et tout le monde, prenions pour une légende de la localité, serait, d’après Daudet, une pure imagination d’Aubanel.

Samedi 28 avril. — Autrefois quand je fumais, je ne savais pas ce qu’était un petit verre. Maintenant que je ne fume plus, pour remplir l’heure vide qui suit les repas, je bois de l’eau-de-vie.

Bah ! quand je verrai que je vais tout à fait appartenir à la maîtresse rousse, je me remettrai à fumer.

Lundi 30 avril. — Les Daudet viennent déjeuner chez moi, et nous allons au vernissage, voir mon portrait de Raffaëlli. Une foule — ce jour select, comme jamais je n’en ai rencontré au Salon. On y étouffe.

Deux remarques : l’influence de Bastien-Lepage dans la peinture, et la vulgarisation des nuances anglaises esthetic dans la toilette de la femme française.

Jeudi 3 mai. — Exposition des dessins de Hugo. Bien certainement ces dessins ont inspiré les fonds moyenâgeux des premières illustrations de Doré.