Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/290

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tisseries de la Lorraine, et que je regardais dans la cuisine, de Jean d’Heurs, on me dit qu’on n’en fabrique plus, et que dans les successions et les ventes des antiques familles, on se les arrache.

Mardi 21 août. — On parlait dans une maison, où j’étais, d’une branche de la famille, tombée presque dans la pauvreté, alors que la maîtresse de la maison s’écriait : « Vous concevez, des gens, qui depuis cinq générations, font des mariages d’inclination ! »

Mercredi 29 août. — Visite à Saint-Gratien. Je trouve Popelin d’une pâleur un peu effrayante. Je monte avec lui dans sa chambre, et cette montée lui donne une respiration toute haletante. Il me dit au bout de quelques minutes, où il peut parler : « Oui, ça va mieux, mais je ne puis dîner à table, ça me fatigue… puis quand plusieurs personnes parlent autour de moi, je continue à éprouver un singulier phénomène : des battements dans une oreille, avec une inquiétude à l’épigastre… Et le beau de cela, mon cher, c’est la comédie avec les médecins : l’un me dit que j’ai un cœur, comme il n’en a jamais rencontré ; les autres ce sont les poumons, et le reste qu’ils trouvent admirables… Enfin, j’espère me remettre avec du repos, de petites promenades, un séjour à Arcachon. »