Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/327

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ne laissera pas finir la pièce… Ah ! cette idée était dure, car comme je l’avais dit à mes amis, je ne sais pas quelle sera la fortune de ma pièce, mais ce que je voudrais, ce que je demande, c’est de livrer la bataille, et j’ai eu peur de ne pas la livrer jusqu’au bout.

Je vais un moment sur la scène, et je vois deux de mes petites actrices, si cruellement bousculées par le public impitoyable, pleurant contre un portant de coulisse.

Enfin Réjane obtient le silence : Réjane, à laquelle je dois peut-être d’avoir vu la fin de ma pièce, au milieu du tapage et du parti pris de ne pas écouter, a le don de se faire entendre et de se faire applaudir, dans la scène de l’apport de l’argent de la conscription.

Aux tableaux qui suivent, ça devient une véritable bataille, au milieu de laquelle, sur la phrase de Mlle de Varandeuil : « Ah ! si j’avais su, je t’en aurais donné du torchon de cuisine, mademoiselle, comme je danse ! » une voix indignée de femme s’élève, et amène à sa suite, un brouhaha d’indignation dans la salle. Et cette voix indignée n’est pas celle d’une honnête femme.

Les indignations des hommes, ne sont pas non plus de ceux qui passent à Paris, pour les plus purs : c’est l’indignation de ***, vous savez… c’est l’indignation de ***, dont on dit… c’est l’indignation de ***, sur lequel on raconte…

Enfin, quand Dumény veut me nommer, cette