Page:Goncourt - Journal, t7, 1894.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Charpentier, Quantin, et autres vendeurs de livres.

Et Quantin ajoute : « Des livres de luxe, on n’en vend plus, mais plus du tout. Vous ne le croyez pas ?… Eh bien, je vais vous dire, où en est la vente. De douze cents exemplaires, je suis tombé à vingt-cinq… oui, vingt-cinq. » Et me parlant des causes qui, indépendamment de la politique, ont amené cet incroyable abaissement de la vente, Quantin me parle de la diminution du capital à Paris, depuis le krach, et surtout de la difficulté du rembaillement des terres en province, ce qui fait que les propriétaires fonciers, les acheteurs principaux des livres de luxe, ne savent pas, si l’année qui vient, ils auront dix ou trente mille livres de rente — et ils n’achètent plus rien.

Dimanche 18 octobre. — Dépêche de Daudet m’annonçant que Porel l’a chargé de me dire, que la Renée Mauperin, faite par Céard, d’après mon roman, était reçue.

Vendredi 23 octobre. — Busnach racontait, cet après-midi, chez Charpentier, à propos de Germinal, que Turquet lui avait dit :

— Sous une République, on ne peut pas permettre que les gendarmes tirent sur le peuple.