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vue de Champrosay » où il serait prêt à mettre cent mille francs, et où il grouperait autour de lui notre monde, dont il payerait la copie, comme aucun directeur ne l’a fait jusqu’ici. Il voit dans des interviews, des interviews autres que ceux qui se font dans les journaux, un moyen de propagation intellectuelle tout nouveau, un moyen qu’il veut beaucoup employer, en ne le bornant pas seulement à l’interrogation de l’homme de lettres.

Et cette revue, en la fin de son existence, serait un exutoire pour son activité cérébrale.

L’idée est bonne, et avec le magasin d’idées que possède Daudet, il ferait un excellent directeur de revue. « Mais pourquoi le titre de “Revue de Champrosay” ? lui dis-je. Je trouve la dénomination un peu petite, pour un esprit de la grandeur du vôtre. » À quoi, il répond, en parlant de l’action de Voltaire à Ferney, de l’action de Gœthe à Weimar, et de l’indépendance littéraire, qui fait en dehors des centres de population, dans les petits coins.

Lundi 5 janvier. — Le jeune Philippe Sichel, auquel je demande qu’il m’indique ce qui lui ferait plaisir pour ses étrennes, me dit : « Une main de squelette. »

Mercredi 7 janvier. — Visite d’Heredia, qui me parle