Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/220

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Paris. Un moment de houle dans cette foule pressée, tassée, devant un bouquet monstre aux rubans tricolores, qu’une députation pénétrant de force dans la salle, veut porter à la mariée. Mais ce n’est qu’une minute de tumulte. Bientôt tout se tait, tout s’apaise et commence la cérémonie du mariage civil, suivi d’un discours de Marmottan.

Après Marmottan, Jules Simon adresse à la mariée une allocution charmante, la vraie allocution d’un mariage civil.

Le défilé, un défilé d’une heure.

Enfin sur le coup de huit heures, les gens qui dînent chez les Lockroy sont de retour, avenue Victor-Hugo. Et là, est revenu avec nous le docteur Potain, le second témoin de Léon, qui malgré les sollicitations de tout le monde, se refuse à dîner et s’en va, ayant pour principe, que si une fois il dînait en ville, il serait obligé d’y dîner d’autres fois, et que son travail du soir serait complètement perdu.

Les dîneurs sont Schœlcher, le ménage Jules Simon, les Ernest Daudet, les deux frères Montégut, Nicolle, etc., etc.

Schœlcher, une tête de casse-noisette, non le casse-noisette méchant, mais le bon. Une chaîne d’or qui dépasse son gilet, lui fait demander ce que c’est. Il se défend un moment de le dire, se plaignant d’avoir un gilet qui l’a laissée à découvert, puis il avoue que c’est une chaîne d’or, au bout de laquelle, il y a un médaillon contenant des cheveux de son père, et je l’entends à la fin du dîner discuter avec