Page:Goncourt - Journal, t8, 1895.djvu/222

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

la fière ronde bosse et le puissant relief d’un corps de femme emporté sur la croupe d’un animal, galopant dans l’espace… De la Grèce, et sa sculpture dans la tête, en ma promenade hallucinée, presque aussitôt tomber sur les portraits à la mine de plomb de M. Ingres, sur ces crayonnages, peinés, pinochés d’un pauvre dessinateur, qui expose dans un cadre, rue de la Paix… Alors, fuyant ces choses, se trouver soudainement devant les pylônes du Palais d’Artaxerxès Mnémon, soutenus par ces hiératiques lions rosâtres sur la vétusté pâle des murs, se trouver devant la Frise des archers de la salle du trône de Darius, avec ces troublantes silhouettes de noirs guerriers de profil, aux yeux de face, à la barbe verte !

En rentrant, je trouve la réponse de Magnard qui me dit qu’il accepte, et quoique je l’aie désiré, je me trouve maintenant avoir un peu peur de cette publicité.

Mercredi 18 février. — C’est bien tout à fait, ce roman de Huysmans de l’Écho de Paris. C’est de la prose qu’on ne trouve pas d’ordinaire au bas d’un journal, et qui vous fait plaisir à lire, au réveil. Oui, c’est de la plantureuse écriture, avec derrière de la pensée outrancière.

Jeudi 19 février. — Carrière, qui dînait chez Daudet, après dîner, est venu s’asseoir à côté de moi, et