Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/280

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lectuelle. Alors ce ne sont plus les froids bonjours, et les froids bonsoirs, et les froides poignées de main d’individus disparates qui se réunissent hebdomadairement, sans qu’il y ait jamais chez eux une réunion et une embrassade des idées.

Jeudi 13 décembre. — Vraiment ils sont bien curieux dans la vie littéraire, les hauts et les bas du moral, et où le matin, c’est un découragement complet, et où le soir, c’est un bienheureux relèvement, produit par un petit fait comme celui-ci. Daudet m’appelle près de lui à sa sortie de table, et m’apprend, que ce matin, sont venus chez lui, Geffroy, Hennique, Lecomte, Carrière, Raffaëlli, lui annonçant qu’ils voulaient me donner un banquet ; et lui ont demandé de se mettre à la tête du banquet, et il a accepté, avec l’idée de faire de ce repas, une manifestation plus large que celle de la réunion du Grenier, ainsi que Frantz Jourdain et Roger Marx en avaient eu l’idée.

Vendredi 14 décembre. — Aux curieux d’art et de littérature, qui dans le XXe siècle, s’intéresseront à la mémoire des deux frères, je voudrais laisser un inventaire littéraire de mon Grenier, destiné à disparaître après ma mort ; je voudrais leur faire revoir