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fleurie de deux boutons : un morceau de bambou qui a l’air d’une cire, signé de l’artiste chinois Ou-Sipang ; — un plateau en fer battu, assoupli en la large feuille d’une plante aquatique, mangée par les insectes, et sur laquelle se promène un petit crabe en cuivre rouge, au milieu de gouttes d’eau, fac-similées en argent ; — une boîte à gâteaux, dont l’ornementation est laquée sur bois naturel, et dont le couvercle représente le guerrier, dessiné par Hokousaï, en tête de son album intitulé : Yehon Sakigaké (les Héros illustres), le guerrier écrivant sur un arbre l’avis qui doit amener la délivrance de son maître ; — une écritoire dans un marbre rouge (appelé là-bas crête-de-coq), sur un pied de bois noir, aux stries des vagues de la mer, et au couvercle surmonté d’un vieil ivoire laqué, représentant le dragon des typhons ; — une boîte à papier, où se voient des bestiaux en corne, paissant sous un soleil couchant, fait d’un morceau de corail, un pâturage de fleurettes d’or ; — un crabe en bronze, d’une exécution si troublante de vérité, que j’étais tenté de le croire surmoulé, si le naturaliste Pouchet ne m’avait affirmé qu’il n’en était rien, se basant sur l’absence de certains organes de la génération. Ce bronze, qui est moderne, est signé : Schô-Kwa-Ken.

Au-dessus de la petite étagère qui contient ces bibelots, est suspendu un foukousa, qui est un véritable spécimen de coloration picturale franchement japonaise : un vase de sparterie roussâtre qui renferme des chrysanthèmes blancs, légèrement orangés,