Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/318

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également des fanfioles, avec lesquelles la princesse de Galles cacherait des humeurs froides. Et ces modes, déjà enterrées à Londres, seraient adoptées par nous, ainsi que les modes de Paris, le sont par la province attardée.

Jeudi 7 février. — Willette, amené aujourd’hui par Geffroy, pour faire le menu du banquet du 22 février, pendant qu’il fait un croquis de ma personne, me dit « qu’il y a sur ma figure » de singuliers passages de douceur et de dureté.

Après la lettre sincèrement louangeuse, écrite ce matin à Daudet sur la Petite Paroisse, je ne puis me retenir, ce soir, de lui dire que j’aurais voulu, que son livre finît après la nuit de réconciliation, où revient entre l’époux et l’épouse le souvenir inchassable de l’adultère, empêchant le rapprochement des chairs. Là-dessus, il me fait cette confession : dans le principe, il avait eu l’idée — idée devant laquelle il avait reculé ensuite — de faire la résurrection de l’amour, et la ressoudure de la chair, en la griserie du crime, accompli par le mari sur le jeune prince d’Olmutz, avec la complicité de la femme.

Mallarmé contait, ce soir, qu’il avait été mis dans un pensionnat à Auteuil, un pensionnat tenu par un abbé, dans la propriété de dix-huit hectares du baron Gros, par une grand’mère entichée d’aristocratie, et désireuse de voir chez elle, le dimanche, des