Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/319

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petits de la noblesse. Là, sur son nom plébéien, il avait été reçu à coups de pied et de poing, par ses nobles condisciples : ce qui lui avait donné le toupet de déclarer, que ce n’était pas son vrai nom, qu’il était le comte de Boulainvilliers. Et quand cette grand’mère le faisait appeler, il restait très longtemps dans le lointain du parc, avant de se rendre à l’appel, laissant son vrai nom se perdre, s’évaporer, dans son retard à y répondre.

Vendredi 8 février. — À un dîner chez Fasquelle, je cause avec Zola de son roman de Rome, dans les notes énormes duquel il s’avoue un peu perdu, déclarant que pour ce livre, il ne se sent pas la bravoure de ses autres bouquins. Puis dans le moment, lui, l’homme du travail de la matinée, il se lève à onze heures, par suite de douleurs névralgiques, qui se changent, à une heure du matin, en d’affreuses rages de dents. Et enfin, par là-dessus, il a les préoccupations de trois procès : le procès en diffamation, à propos de Lourdes, un procès avec le Brésil, je ne sais à propos de quelle piraterie, un procès avec le Gil Blas, dont il n’a pas encore touché un sol des 50 000 francs, qui lui sont dus pour son roman de Lourdes.

Alors sa parole retourne à Rome, avouant que pendant qu’il était là-bas, sa pensée appelait tout le temps la mort du pape, appelait le spectacle d’un