Page:Goncourt - Journal, t9, 1896.djvu/373

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animé et égayé par les jeux de deux rondelettes petites filles, dont la plus petite, âgée de trois ans, qui s’est grisée avec le champagne d’une compote de fruits glacés, fait les plus extravagants sauts de carpe, sur l’immense canapé tenant une partie du salon.

Samedi 7 septembre. — Ah ! le facile esprit de ces critiques, comme M. Brunetière, qui ne trouve rien de mieux, pour vous désigner au mépris public, que de vous appeler un romancier japonais, quand tous les romans japonais sont des romans d’aventures, et que les romans de mon frère et de moi, ont cherché, avant tout, à tuer l’aventure, dans le roman.

Lundi 9 septembre. — Je trouve, que la jeunesse littéraire actuelle, avec son mépris des grondantes colères de la chair, et son culte de la psychiatrie, de cette beauté, lui défendant de chanter la brutale nature et le sensuel amour, a quelque chose de l’hypocrisie protestante.

Mardi 17 septembre. — Ce soir, à Jean-d’Heurs, en revenant le long de la rivière, au crépuscule, ce bord de l’eau, près duquel j’ai passé, et je passe, matin et soir, dans tous les séjours que j’ai faits ici, et qui ne m’avait rien rappelé, soudainement s’est