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tion, que je n’ai pas besoin de vérifier, pour en avoir la certitude.

Jeudi 10 novembre. — Aujourd’hui, répétition de Sapho, avec Daudet et sa femme, au nouveau théâtre de Porel. Une salle, où l’on doit jouer samedi, et qui semble demander encore un mois de travail, une salle, où il y a partout des braseros allumés, pour sécher la salle, où l’on commence à poser les rideaux des loges, où Porel, pour qu’on entende les acteurs, est obligé de crier : « Deux minutes sans coups de marteau ! »

Cette pauvre Réjane, qui a déjà répété ce matin, qui répète ce soir en costume, est éreintée, morte. Elle joue cependant trois actes pour nous. Jamais on n’a joué l’amour comme cela, et il y a une telle passion dans son jeu, que Mme Daudet a peur d’amener Lucien, à la première.

Mercredi 23 novembre. — C’est curieux, la connaissance, que l’étranger possède de ma Maison d’un artiste. Il y a une vingtaine de jours, c’était ce ménage espagnol, qui voulait absolument me faire accepter un éventail, représentant Marie-Antoinette en train de regarder avec le Dauphin, l’enlèvement d’une montgolfière ; aujourd’hui, c’est une Américaine