Page:Goncourt - La Fille Élisa, Charpentier, 1877.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en ces quartiers où l’Amour ne vient guère en visite que le soir.

Le temps est long dans cette obscurité, en cette nuit du jour où, sous la durée des heures lentes, s’assombrit la pensée, se tait à la fin, dans un silence de mort, la parole bavarde de la femme. Enfin trois heures... trois heures et le merlan. Au yaulement de l’artiste capillaire dans l’escalier, aussitôt les immobilités et les endormements ennuyés de se réveiller dans un étirement de bête, de se secouer, de quitter leurs chaises. Le petit réchaud à chauffer les fers est allumé, est installé en un clin d’œil sur la table. Déjà les femmes, à la mine mendiante d’enfants demandant qu’on leur conte des histoires, se pressent contre le jeune homme au toupet en escalade. Et tout le temps que le peignoir passe des épaules de l’une sur les épaules de l’autre, toutes faisant cercle autour de l’homme au peigne, et toutes appelant ses réponses en même temps, lui arrachant de la bouche ce qui se