Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/125

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la main dans les cheveux de l’enfant, jusqu’à ce que, son frère dans ses bras, il se renversât en arrière en disant : « Non, c’est pas possible ! »

Et alors, se roulant avec lui dans l’herbe, comme un gros chien le ferait avec un roquet, Gianni dans une effusion involontaire, disait tout haut, parlant à l’enfant, sans cependant vouloir se faire comprendre par lui : « Ah ! frérot… un tour… un tour qu’on aurait trouvé… un nouveau tour… un tour inventé… un tour à soi, entends-tu… un tour qui porterait sur une affiche de Paris le nom des deux frères… » Et tout à coup s’interrompant, et comme s’il cherchait à faire perdre à Nello la mémoire de ce qu’il venait d’entendre, il le saisissait, et le faisait tournoyer dans une série de culbutes furieuses, où dans le tournoiement interminable, l’enfant sentait sur son corps l’attouchement de mains qui étaient à la fois des mains de frère et de père.