Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/192

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public qu’ils le sont… vous qui l’êtes vraiment. »

— « Un jour… nous la mettrons sur les affiches, nous aussi, notre fraternité… mais ce jour n’est pas venu encore… je… »

— «  Hein, vous dites ? — et comme Gianni se taisait, le directeur reprit : — Enfin comme vous voudrez… mais, je vous le dis, dans votre intérêt et dans celui de vos débuts… vous avez tort… grand tort. »

Et le directeur, les précédant et leur servant d’introducteur, faisait traverser aux deux frères la cour qui relie l’administration de la rue de Crussol au Cirque d’hiver : — l’entrée particulière des artistes. Ils pénétraient dans les magasins aux montagnes d’accessoires gigantesques, et au plafond desquels se balançaient, à des hauteurs impossibles, des objets invraisemblables comme des mères Gigogne à la jupe de soie rose pouvant recéler une vingtaine d’enfants. Par une porte entr’ouverte, ils voyaient deux garçonnets et