Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/212

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présentation, la main appuyée sur la barrière de l’écurie et tenant contre son dos un stick, un gentleman reader penché au-dessus d’un groupe de femmes empaquetées et le cou entouré de cache-nez de soie bleus éparpillés sur leurs épaules, causait anglais avec elles. Là jouaient deux petites filles échevelées, aux cheveux attachés en haut de la tête par des floquets de rubans cerise, et dont les paletots en forme de robes juives, lorsqu’ils s’entrebâillaient, laissaient voir des morceaux de maillot. À côté, un homme en gilet rouge donnait un coup de pinceau au sabot d’un cheval. Au fond, quatre ou cinq clowns réunis en rond, et sérieux comme des morts, s’amusaient, en se saluant, à se coiffer la tête l’un de l’autre, d’un chapeau noir qui faisait ainsi, en y posant une seconde, le tour des perruques de chiendent, cela par un petit mouvement sec et détaché du cou de chacun. Un peu plus loin une vieille femme, une contemporaine de Franconi père, faisait sa petite visite de