Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/214

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sur ces continuels déplacements de gens éclaboussés de gaz, ce sont en ce royaume du clinquant, de l’oripeau, de la peinturlure des visages, de charmants et de bizarres jeux de lumière. Il court, par instants, sur la chemise ruchée d’un équilibriste, un ruissellement de paillettes qui en fait un linge d’artifice. Une jambe, dans certains maillots de soie, vous apparaît en ses saillies et ses rentrants avec les blancheurs et les violacements du rose d’une rose frappée de soleil d’un seul côté. Dans le visage d’un clown entouré de clarté, l’enfarinement met la netteté, la régularité et le découpage presque cassant d’un visage de pierre.

Et à tout moment, coupant les groupes, les dialogues, les préparations de tours, les conversations amoureuses et hippiques, la sortie ou la rentrée impétueuse d’un cheval, la crinière au vent. Et toujours, et sans que cela s’arrête une minute, dans ce couloir où se tient le personnel du Cirque, dans ce