Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/290

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

galeries, qui commençait à venir au Cirque uniquement pour cette pochade gymnastique. On croyait vraiment voir une gaie scène de comédie muette, où le jeune clown avec son dos, ses jambes, ses bras, ses mains, et pour ainsi dire, avec l’esprit de l’adresse physique, opposait en riant à la flamme d’une femme, — et quelques habitués connaissaient la femme, — la plus moqueuse indifférence, les plus raillards mépris, les plus burlesques dédains.

Nello ne s’arrêtait pas là. Un peu grisé par le succès de sa petite méchanceté, un peu encouragé par les excitations de ses camarades blessés par les hauteurs de l’écuyère, il égratignait l’amoureuse aux endroits sensibles de son sexe et dans les fiertés qu’elle avait du charme de ses formes. Le souple et élastique corps de la Tompkins n’avait pas l’ondulation serpentante d’un corps de Parisienne. Elle avait cette colonne vertébrale britannique un peu toute d’une pièce, et qui même brisée et rompue qu’elle était par le métier, ne se prê-