Page:Goncourt - Les Frères Zemganno, 1879.djvu/30

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les bazars des piles entières, dont il lui suffisait de voir l’envers avec la science qu’il commençait à avoir de ce commerce et la connaissance qu’il possédait de la paresse des marchands ottomans. Bientôt même, outre le petit dépôt qu’il tenait chez lui, il entrait en relations avec un correspondant à Londres et un correspondant à Paris, où commençait l’achat par quelques artistes de ces inimitables produits fabriqués par des populations coloristes, et dans la trame desquels souvent, parmi les nuances féeriques, une petite mèche de cheveux, laissée de distance en distance, marque la tâche de chaque jour de la femme qui, lentement et amoureusement, a tissé le tapis à son foyer de soleil. Par ce négoce, Bescapé devenait presque riche, et cette richesse lui donnait avec la sagesse la tentation de devenir le maître quelque part. Cela quand Lestrapade, le directeur du Circo Olympico, lui proposait de l’accompagner avec