Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/193

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le point blanc de la Madonna del Tuffo, et les grands murs, tout au loin, du Palazzo di Frati.

Un jour que Mme Gervaisais était sous le chêne, les yeux glissés, détachés du livre qu’elle y apportait d’ordinaire et qu’elle oubliait bientôt de lire pour regarder, ― une grande femme, aux blondes anglaises lui battant les joues et lui tombant sur la poitrine, à la toilette excentrique, déboucha de la Galerie. Elle fit un petit : « Ah ! » d’étonnement en voyant quelqu’un sous l’arbre. Puis elle salua Mme Gervaisais, s’assit près d’elle, attira vers elle silencieusement Pierre-Charles, comme un enfant qu’elle eût connu, entra avec le fils, avec la mère, dans une sorte d’immédiat voisinage amical par la seule présentation d’une rencontre sympathique, sans un mot, sans une parole, avec l’aisance originale, la familiarité conquérante dont les grandes dames russes ont le secret. Puis apercevant le volume à côté de Mme Gervaisais, d’un geste dont la grâce légère excusait l’indiscrétion, elle rejeta d’un coup d’ongle