Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/205

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tudes, des amertumes de chacun ; suave attouchement d’une loi sans sévérité, sans exigence de détachement et de renoncements, qui, laissant l’homme au monde, lui donnait, pour passer à travers les choses du siècle, l’onction bénie d’une sorte d’huile sainte. À ceux qu’il sollicitait, le livre ne demandait que de se faire semblables aux petits enfants qui, d’une main, se tiennent à leur père, et de l’autre cueillent des fraises et des mûres le long des haies : une de vos mains dans la sienne, un revenez-y de votre regard au sien, il n’en fallait pas plus pour avoir à vous la bonté du Père éternel. Style d’amour, langue enveloppante, familiarité des idées et des mots, naïveté bénigne, simplicité débonnaire, jolies images gracieuses, chatouillantes et douillettes, images du Tendre divin, rappels d’un objet de « galantise » ou d’un souvenir du lac d’Annecy, symbole du péché dans les épines de la rose, retour à Jésus par une œillade intérieure, fleurettes de gentillesses que sème à toutes les lignes l’Apôtre essayant d’enguirlander les âmes ; il y avait là pour Mme