Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/212

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Aux rares heures où elle repossédait sa pensée, elle cherchait avec sa conscience des compromis, des arrangements, acceptant de certaines parties, certains dogmes de la religion, en rejetant d’autres, plus chrétienne que catholique, se réservant un reste de libre arbitre, et ne prenant des choses saintes que ce que lui permettaient d’en prendre ses lumières. À ces heures de débat intérieur, comme pour fixer la limite et la mesure qu’elle avait peur, vis-à-vis d’elle-même, de dépasser, elle remplissait des pages, dans lesquelles elle confiait à la mémoire du papier une sorte de journal religieux qui gardait, notées, les confessions de cet esprit, et de son passage presque fatal d’un théisme nuageux à un catholicisme rationnel.


LVII

L’automne avançait, l’hiver arrivait sans que Mme Gervaisais sentît le besoin ni