Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/218

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de ses devoirs et de ses obligations envers Dieu ? … Pourrons-nous nous empêcher de dire… ― et ici sa voix pleura presque pourrons-nous nous empêcher de dire qu’elle est malheureuse et imprudente ? »

Mme Gervaisais était devenue tout attentive et sérieuse.

« Et en effet, continuait l’orateur, c’est une imprudence de ne tenir aucun compte des probabilités, imprudence d’autant plus grande que ces probabilités sont plus évidentes et plus certaines. C’est une imprudence de mépriser les conjectures, et c’est une imprudence impardonnable quand le nombre en est presque infini, quand leur poids et leur valeur les élèvent à la force d’une démonstration rigoureuse. Elle est d’une inexcusable imprudence, cette femme imprudente qui, sans tenir compte de toute la force de ces conjectures, négligeant toutes ces vraisemblances sur lesquelles repose la probabilité du grand Fait divin, répète, écrit qu’elle n’a pas d’autres recherches à faire, et que c’est assez pour