Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/220

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que Dieu a décrété. Elle semble dire à tout le monde par sa conduite : « Je m’inquiète peu des desseins de Dieu, et peu m’importe de savoir quels peuvent être ses conseils… » Et que sait-elle si Dieu ne lui dira pas à son tour : « Ni moi non plus, je ne songe pas à vous… ou si j’y songe, c’est seulement en Juge Vengeur ! » À ce dernier mot, Mme Gervaisais crut voir sur elle les yeux de ses voisins, comme si le prédicateur l’avait désignée de son dernier geste.


LIX

Mme Gervaisais sortit de l’église, bouleversée, éperdue, avec l’épouvante d’une femme qui penserait que quelqu’un est entré la nuit dans sa conscience et lui en a volé tous les secrets.

En entrant dans son petit salon, elle y trouva son domestique :

« Qu’est-ce que vous faites ici ? » lui dit-elle terriblement.