Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/237

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bronze qui s’arrachent de terre comme d’un nœud de chimères et de serpents, et qui courbent sur les têtes des promeneurs une voûte emmêlée, à l’aspect de végétations marines mangées de mousse : elle passait sous cette verdure vert-de-grisée, mêlant le poussiéreux de l’olivier à l’argenté du saule, sous la verdure du leccio, le chêne caractéristique de l’Italie, qu’aucun des peintres de son paysage n’a su peindre ni voir. Elle traversait les bois, sévères et religieux, qu’il fait dans les fonds du parc, et où son feuillage, massant ses minçures, serré, sombre et lourd, se remplit d’une vapeur, d’une espèce de buée bleuâtre, d’un brouillard sacré, comme amassé dans la fraîcheur et le froid noir d’un lucus.

À l’ombre, sur l’herbe, çà et là, s’apercevait un chapeau ecclésiastique, une méditation qui dessinait une pose d’abbé dans une stalle de chœur. Un souffle de vent faisait s’envoler un bout d’écharpe monacale ; un rayon allumait le violet d’une sottana ou le rouge d’une ceinture ; et la solitude du