Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/258

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Juste Dieu ne condamnera pas votre conduite ; car il ne peut se contredire lui-même ni punir les créatures quand elles remplissent, selon sa très sainte volonté, les ordres des ministres auxquels il leur a prescrit d’obéir. Persuadez-vous donc… ― et le prêtre laissa tomber ici une note presque attendrie ―… qu’une âme ne peut pécher en agissant d’après les ordres et les lumières de son Père spirituel, puisque Jésus-Christ lui-même a dit aux directeurs dans la personne des apôtres : « Celui qui vous écoute m’écoute. »

Quelques minutes après, Mme Gervaisais, se levant du confessionnal, restait un moment indécise, dans l’église, sur le chemin qu’elle avait à prendre pour sortir. Elle reprenait son fils d’un mouvement irréfléchi, avec cet air écrasé et ces yeux perdus des personnes qu’on voit aller le front plein de pensées qui s’y battent.


LXVIII