Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/259

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C’est ainsi qu’à la suite de ces confessions, la misérable femme revenait presque hébétée sous les contradictions. Après avoir tiré si longtemps de son esprit sa conduite morale, n’ayant jamais obéi qu’à sa raison, le supplice était affreux pour elle d’être ainsi tiraillée entre la soumission et le reste des habitudes de sa conscience, déchirée d’indécisions, passant d’un instant de révolte à une humilité plus docile, se vouant à tout ce que le P. Giansanti exigeait d’elle, par lassitude, parfois sans conviction.

Son imagination, inexorablement tourmentée et travaillée, devenait sans repos sous les impressions des variations contraires, le trouble des obscurités, les secousses d’une tourmente qui, à tout moment, la bouleversait, une de ces confusions et de ces étourdissements d’une piété aveuglée qui méconnaît Celui qu’elle cherche,