Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/272

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Gervaisais causait avec elles et avait amené la conversation sur la direction et les confesseurs du pays, ― il ne faut pas qu’on nous en demande trop, à nous… »

Le mot éclaira Mme Gervaisais sur ce qui ne la satisfaisait plus, ne la contentait plus dans la direction du P. Giansanti. Ce n’était pas la soumission, l’espèce de servitude que son confesseur exigeait d’elle qui la blessait à présent. Son orgueil, à ce moment, elle était bien près de l’avoir entièrement dépouillé ; elle avait fini par se réduire, comprimer ces derniers mouvements secrets qu’un reste d’estime de sa raison et de son intelligence lui faisait prendre quelquefois encore pour des principes de conduite. À force de puiser l’humilité de la dévotion aux livres ascétiques, de s’en appliquer les expressions, à force de s’entendre répéter, par ces pages qui semblaient lui parler, qu’elle méritait le mépris et les abjections, qu’elle ne pouvait être assez persécutée, contredite, rebutée, ravalée, qu’elle était digne d’horreur, de damnation, d’anathème, d’exécration, ― elle touchait. au