Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/274

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la mémoire le tableau fait par saint Jean Climaque d’une prison de pénitents ; et à ce souvenir rapproché de cette indulgente direction, elle éprouvait un certain désappointement de ce commode salut, ne dérangeant pas sa façon de vivre, n’y apportant pas la révolution d’un bouleversement inconnu et rêvé. Ce n’était nullement là l’idéal agité qu’elle s’était fait du service de Dieu. Si elle n’était pas encore tentée de la grossière mortification corporelle, si elle était encore gardée de la tentation d’une souffrance charnelle par une dernière pudeur de son bon sens, elle voulait souffrir moralement et y être aidée et encouragée. Sincère et bizarre aspiration de cette pauvre femme inquiète, en peine de tourment, malheureuse d’une discipline charitable et humaine, presque humiliée de la miséricordieuse compassion du Jésuite pour les faiblesses de sa santé, blessée par le ton de plaisanterie légère avec lequel le prêtre humain essayait d’arrêter les exagérations de son zèle et la fièvre de ses contritions,