Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/287

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de cette direction, mettant sur ce directeur une espèce de terrible couronne, une illusion pour Mme Gervaisais, un grandissement redoutable qui lui cachait l’étroitesse et la petitesse de l’homme.


LXXVIII

Mais dans sa pénitente, ce que le P. Sibilla s’acharna surtout à opprimer, ce fut la pensée. Si soumise, si abaissée que cette pensée lui parût, il la jugeait encore à craindre, et il y poursuivait le dernier orgueil humain qui restait à Mme Gervaisais. Tout esclave qu’elle fût, toute maîtrisée qu’elle se montrât sous sa direction, il percevait chez elle, à des profondeurs secrètes, des mouvements hors de la volonté en Dieu de son directeur, mouvements courts et craintifs, qui n’osaient aboutir, mais qu’il sentait qu’elle refoulait.

Ce fut alors que, pour finir d’abattre la