Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de voûte de sa philosophie : le Devoir.

Madame Gervaisais était donc une philosophe ; mais une philosophe qui était restée tout entière une femme. De la femme, elle avait gardé l’aimable désir de plaire, et même ce sentiment de coquetterie générale qui laisse se faire autour d’elle l’amitié un peu amoureuse. Elle aimait la vie, avec les choses qui sourient à l’élégance, au goût, au caprice même de son sexe. Une robe était une robe, une parure était une parure pour elle comme pour une autre. Gaie et rieuse à ses heures, on eût dit que, sous la gravité de son esprit, elle avait gardé de l’enfant et de la jeune fille ; et le plus souvent, elle s’enveloppait d’une fantaisie malicieuse, s’abritait derrière un paradoxe léger masquant à tous le blue-stocking et le penseur.