Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/84

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tudes. Et quand elle fut rétablie, elle garda près de deux ou trois mois une grande faiblesse.

Le long des premiers jours anxieux, Pierre-Charles restait comme une pierre, assis sur sa chaise basse, au pied du lit de sa mère, les yeux sur les siens. Grognant quand Honorine venait le chercher pour le faire manger ou le coucher, il passait là toutes les heures, à la même place, avec le même regard long d’attachement et de cette tendresse triste, étonnée, qu’ont les enfants à voir souffrir.

— Eh bien ! Honorine, — disait madame Gervaisais un des premiers soirs de sa convalescence, — qu’est-ce qu’il y a de nouveau dans la maison ? S’est-on un peu intéressé à ma maladie ?

― Oh ! oui, madame… surtout les bonnes dames d’ici… même madame leur ferait bien plaisir de les recevoir quand elle se sentira assez forte… On a aussi envoyé de l’ambassade, presque tous les jours, savoir des nouvelles de madame… Ah ! et puis il est venu aussi très-souvent un monsieur…