Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/89

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nait déjà et se perdait dans le bleuissement montant du pavé, de la rue, des marches de palais. Des deux côtés du Corso, s’effaçaient les monuments, les maisons, les promeneurs qui s’enfonçaient et se perdaient dans du mystère. Heure de Rome presque fantastique, où l’on dirait que la réalité se retire de tout, que la vie s’évapore, que les pensées n’ont plus où reposer et perdent terre, que les visions commencent à s’approcher de l’âme comme des yeux… Et la longue promenade continuant, madame Gervaisais avait l’impression de la finir dans un rêve traversé du zigzag de petites chauve-souris.


XVII

L’août brûlant, ce mois si redouté à Rome qu’à son approche, les garçons de café remercient le pourboire avec le souhait « d’un bon mois d’août », madame Gervaisais