Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/113

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courtisans.

Nous, des protégés ! Nous, les seuls hommes de lettres qu’on ait fait asseoir, en 1852, entre des gendarmes, sur les bancs de la police correctionnelle, pour délit de presse ! Nous, auxquels le ministère de la police d’alors donnait l’avertissement de ne plus écrire dans les journaux !…

Nous, des courtisans !… Mais qui sommes-nous donc ? Rien que des artistes qui n’ont jamais appartenu à un parti. Si nos études nous ont donné un peu de justice, et quelquefois un peu de regret pour le passé, nous croyons que nous avons montré dans nos livres historiques assez d’indépendance pour mécontenter toutes les opinions ; et nous avons cette conscience que nos romans se sont assez intéressés aux misères populaires du présent, et aux larmes des pauvres.

Arrivons à ce grand crime que nous lisons partout et qui a rempli tous