Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Qui siégeait à l’orchestre ? Des amis, des amis, et toujours des amis !

Qui siégeait au parterre ?… — Un mot à ce propos, Monsieur. On a parlé d’HERNANI ! Est-ce une ironie ? À l’époque d’HERNANI, on livrait le parterre à la jeunesse, et l’on refusait la claque ! Mardi dernier, quand les jeunes gens se sont présentés, le parterre était envahi. — Par qui ? — Et ses portes fermées. — Pourquoi ? — Alors nous avons gagné les hauteurs. Quant à ceux du parterre, ils ne sifflèrent pas, j’en suis bien sûr, étant de ceux pour qui Boileau n’a pas fait ce vers :

    C’est un droit qu’à la porte on achète en entrant.

Mardi, c’étaient les jeunes gens qui sifflaient et les genoux qui applaudissaient ! Voilà la petite différence à signaler entre les deux HERNANI. Ce n’est pas un drapeau autour duquel les frères de Goncourt rassemblaient leurs partisans ! C’est un torchon ! Nous, nous n’avons pas une sensitive à la place de cœur ; nous ne prétendons pas faire un rempart de notre corps à Thalie, et Melpomène nous impose peu ! Nous savons chiffonner d’une main osseuse la guimpe des vieilles Muses, et nous accrocher, quand