Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/290

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Avant qu’elle eût pu répondre, il avait mis son chapeau et descendait le sentier, en chancelant. Sa femme le regarda s’éloigner comme si elle venait de s’éveiller d’un songe.

C’est alors que Kotsuké (celui qui a commis un grand forfait, entend dans le trottinement d’une souris les pas du vengeur), tout à fait rassuré par l’indignité de la vie de son ennemi, se relâchait de la surveillance qu’il faisait exercer autour de son habitation, renvoyait une partie de ses gardes.

La nuit de la vengeance était enfin arrivée, et la voici telle que nous la fait voir la suite des planches d’un album. Une froide nuit d’hiver (décembre 1701) à l’heure du bœuf (2 heures du matin), dans une tourmente de neige, les conjurés, vêtus d’un surtout noir et blanc pour se reconnaître, et en dessous de toile d’acier,