Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/291

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marchent silencieusement vers le yashki de l’homme dont ils se sont promis d’aller déposer la tête sur le tombeau de leur seigneur.

Ils escaladent la palissade. Ils enfoncent à coups de marteau la porte intérieure. Ils égorgent les samouraïs de Kotsuké, dans l’effarement grotesque de grosses femmes, se sauvant chargées d’enfants. Ils poursuivent les fuyards jusque sur les poutres du plafond, d’où ils les précipitent en bas.

Mais de Kotsuké, point. On ne le trouve nulle part, et on désespérait même de le découvrir, quand Kuranosuké, plongeant les mains dans son lit, s’aperçoit que les couvertures sont encore chaudes. Il ne peut être loin. On sonde les recoins à coups de lance et bientôt on le tire de sa cachette, — un coffre à charbon, — déjà blessé à la hanche.

Une planche en couleur nous montre le vieillard, habillé d’une robe de satin blanc,