Page:Goncourt - Préfaces et Manifestes littéraires, 1888.djvu/90

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doit paraître que vingt ans après ma mort.

Et devant le menaçant avenir promis par le pétrole et la dynamite aux choses secrètes léguées à la postérité, je donne aujourd’hui la préface de ce journal[1]. S’il vient à périr, ce sera toujours ça au moins de sauvé.

Maintenant toi, petite CHÉRIE, toi, pauvre dernier volume du dernier des Goncourt, va où sont allés tous tes aînés, depuis LES HOMMES DE LETTRES jusqu’à LA FAUSTIN, va t’exposer aux mépris, aux dédains, aux ironies, aux injures, aux insultes, dont le labeur obstiné de ton auteur, sa vieillesse, les tristesses de sa vie solitaire ne le défendaient pas encore hier, et qui cependant lui laissent entière, malgré tout et tous, une confiance à la Stendhal dans le siècle qui va

  1. Voir cette préface à l’autobiographie JOURNAL DES GONCOURT, Mémoires de la vie littéraire.