Page:Gontcharoff - Oblomoff, scènes de la vie russe, trad Artamoff, 1877.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
OBLOMOFF.


IV


— Bonjour, pays, dit brusquement Taranntieff, en lui tendant une main velue. Comment diable es-tu encore couché là comme une souche ?

— N’approche pas, n’approche pas : tu viens du froid ! dit Oblomoff en s’enveloppant de la couverture.

— Tiens ! qu’est-ce qu’il chante ? du froid ! cria Taranntieff. Allons, allons, prends la main, puisqu’on te l’offre. Midi va sonner, et il se vautre là !

Il voulut tirer Oblomoff à bas de son lit, mais celui-ci le prévint : il descendit rapidement ses pieds et du coup les fit entrer dans les deux pantoufles.

— Je voulais me lever tout à l’heure, dit-il en bâillant.

— On le sait bien, comme tu te lèves : tu resterais là plongé dans ton lit jusqu’au dîner. Eh ! Zakhare ! es-tu là, vieil imbécile ? Donne vite au barine de quoi s’habiller.

— Et vous, tâchez d’en avoir un à vous de Zakhare, et vous aboierez contre lui à votre aise, fit ce dernier, en entrant dans la chambre et en regardant Taranntieff d’un