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OBLOMOFF.

air rébarbatif. Voyez comme vous avez sali partout en marchant, on dirait qu’il est venu un colporteur !

— Allons donc, il raisonne encore, le vieux singe ! dit Taranntieff, et il leva le pied pour en donner un coup par derrière à Zakhare qui passait ; mais Zakhare s’arrêta et se tourna vers lui tout hérissé.

— Osez seulement ! grogna-t-il avec fureur. Qu’est-ce que cela veut dire ? Je m’en vais… dit-il en se retournant vers la porte.

— Mais finis donc, Michée. Que tu es turbulent ! Pourquoi l’ennuies-tu ? dit Oblomoff. Donne ce qu’il faut, Zakhare.

Zakhare revint et, en regardant Taranntieff de travers, il l’évita adroitement. Oblomoff, s’appuyant sur lui à contre-cœur, comme un homme très-fatigué, se souleva de son lit, passa à regret dans un grand fauteuil, s’y laissa choir et resta immobile. Zakhare prit sur un guéridon un peigne et des brosses, lui mit de la pommade, lui fit une raie et ensuite lui donna un coup de brosse.

— Est-ce que vous allez enfin vous laver ? demanda-t-il.

— J’attendrai encore un peu, répondit Oblomoff. Tu peux nous laisser.

— Tiens ! vous êtes là aussi, vous ? dit tout à coup