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VI


Ce fut vers le printemps que le partage eut lieu, Jacob resta en ville et Mikhaïl s’installa sur l’autre rive. Grand-père s’acheta, dans la rue des Champs, une maison assez vaste et qui me parut charmante. Le rez-de-chaussée était occupé par un cabaret, et le jardin descendait jusqu’à un ravin hérissé de branches d’osier nues.

— Que de verges ! me dit grand-père en clignant gaîment de l’œil, comme nous inspections le jardin en parcourant les allées détrempées et molles. Bientôt je vais t’apprendre à lire et à écrire, et j’aurai probablement besoin de recourir à leurs bons offices…

La maison était bondée de locataires ; grand’mère et moi, nous nous installâmes au grenier où une chambre avait été aménagée, tandis que grand-père se réserva, à l’étage au-dessous, une grande pièce qui servait en même temps de salon de réception.