Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/111

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et la nature répondirent à nos vœux. Les artistes, qui se trouvèrent parmi nous, exercèrent leurs talens, et mirent en œuvre tout ce qui pouvoit embellir notre nouvelle habitation. Les travaux de nos mains ne suffisoient point pour nous procurer les choses nécessaires à la vie. Comme nous étions forcés de vendre à la dérobée, nous donnions nos marchandises au plus bas prix, tandis qu’on nous faisoit payer chèrement tout ce que nous achetions. Nos familles s’augmentèrent, et avec elles nos besoins. Depuis vingt ans que nous habitons ce séjour, vous voyez des enfans nés dans le crime et les forfaits ; furieux, désespérés de l’injustice des hommes, vou-