Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/112

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lant procurer à nos enfans et à nos femmes les agrémens de la vie. Nous machinâmes le détestable complot d’arrêter les passans, mais de ne point attenter à leurs jours ; et nous n’avons jamais violé notre serment. Notre heureuse étoile vous a jetté dans nos filets… En vous voyant, je sens renaître ma vertu ; mais de quoi peut-elle me servir ? Un remords imprudent nous perdroit : les loix les plus rigoureuses nous condamnent à la mort la plus cruelle et la plus ignominieuse. Vous êtes maître de votre sort, prince. Vous pouvez repartir, reprendre vos richesses ; mais ne nous perdez pas pour prix de notre générosité et de l’hospitalité que nous vous donnons.