Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/12

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ne répondirent que trop à sa rage : les laisser vivre, disoient-ils, dans quelques parties de la terre où ils seroient inconnus, ils pourroient quelque jour secouer le joug de l’esclavage, et vous punir de leur avoir laissé la vie ! Il n’y a que la mort qui puisse vous en délivrer : oui, grande reine, si vous approuvez notre zèle, Zeroès et moi, nous vous servirons au gré de vos souhaits.

C’est ainsi que ces deux monstres s’exprimoient ; et, à ce discours sanguinaire, cette femme cruelle éprouvoit dans son cœur une douce jouissance : de quelle invention vous servirez-vous, leur dit-elle, pour qu’on ne puisse pas m’attribuer leur mort ? J’ai déjà songé