Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/121

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ne purent prononcer une parole. Ils se tenoient embrassés, leurs larmes couloient abondamment, et se confondoient sur leurs visages. Le roi de Siam reconnoît Noradin (c’étoit le nom du vieillard) ; quoi qu’il eût à se plaindre de lui, il ne le vit pas avec moins de satisfaction. Il en eut bien davantage, quand son fils lui eut appris toute son histoire. Almoladin pressa à son tour son père de lui raconter par quels événemens et comment il s’étoit exposé à voyager ? Quoi, mon fils, vous pouvez me le demander ? Je n’ai plus que vous au monde, et si je n’avois prévenu les attentats de ma barbare épouse, je serois seul sur la terre. Que m’importe un trône,