Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/124

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hommes supérieurs, tant l’espèce humaine a dégénéré en foiblesse. Cette égalité naturelle, que l’ambition n’a pu détruire, n’a pas empêché qu’il ne s’établît parmi les hommes un préjugé relativement au rang, à l’ancienneté, aux titres et à tout ce que la folie humaine a imaginé. Le peuple a besoin maintenant d’être asservi ; et, pour réparer ses sottises, il en commettroit de plus grandes… mais un roi vertueux est encore plus malheureux qu’un tyran. Si le premier montre trop de clémence et de bonté, ses sujets cessent bientôt d’avoir pour lui le respect qui lui est dû : on l’accuse de foiblesse ; il ne faut qu’un moment pour changer l’amour de ses sujets en une