Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/125

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

indifférence déshonorante. Hélas ! nos peuples bizarres dans leur choix sont rarement justes : sans approfondir les torts qu’ils prêtent à leurs souverains, ils les accablent impitoyablement ; ils oublient leur bienfaisance, leurs vertus, et ne voient que leurs foiblesses même involontaires. Ma cruelle épouse m’a attiré la haine de mon peuple. Il me reproche la perte de mes filles, votre départ ; mais votre absence pouvoit plus sur mon cœur que toutes ses injustices. Venez, mon fils, suivez-moi ; venez régner à ma place ; que je rende encore ce peuple heureux, quoiqu’il ait été ingrat envers moi. Le prince craignoit d’affliger son père, en lui faisant