Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sentiment frivole, mais qu’on ne peut définir, mais charmant ! il subjugue les bergers, les rois, les sages. Almoladin, sans doute, auroit voulu être en ce moment le berger Corydas. Ô destinée affreuse ! il étoit prince, et c’étoit pour combattre l’amour et la nature.

Palmire se releva et se jetta aux pieds d’Almoladin en lui serrant les mains, et en l’arrosant de ses larmes. Ah ! mon prince, lui disoit-elle, j’ai tout perdu ; mon amant, mon époux et l’amitié de la princesse votre épouse. Vous vous intéressez à mon sort ; c’est encore pour moi une grande consolation… Almoladin, en retenant à peine les larmes qui le suffoquoient, et les sentimens du plus